Paris n’ayant plus que peu de pages à écrire pour en avoir fini, et tout serait terminé au commencement de mars. Suis-je assez vertueux avoue-le ! Mais quels dérèglements quand j’apparaîtrai dans la capitale ! Que de champagne ! Quelles actrices !
Le Moscove m’a enfin donné de ses nouvelles. Il n’avait aucune raison pour ne pas m’écrire, sinon la paresse. Mon illustre ami me semble devenir très vache !…
Procure-toi le numéro de la Revue des Deux Mondes du 1er décembre. Tu y liras un article de Renan[1] que je trouve incomparable comme élévation d’esprit et hauteur morale. De plus, dans une élucubration du sieur Montégut sur « les romanciers contemporains », tu verras que ladite Revue revient joliment sur le compte de vieux. On nie tous mes livres, et on ne cite même pas Salammbô ! Mais, à propos de Madame Bovary, je suis comparé à Cervantès et à Molière, ce qui est d’une bêtise dégoûtante. N’importe ! Le revirement me semble comique !
Nouvelles du ménage : je surveille les plantations d’arbres dans le jardin et je me suis acheté une paire de chaussons de Strasbourg ! ! ! Que je fais claquer par Remoussin ! Tous les après-midi je me promène après déjeuner. La campagne est encore charmante. Il y a huit jours j’ai trouvé des marguerites dans les cours.
Non ! Je n’ai pas lu l’article sur l’Ami Fritz[2], par la raison que je ne l’ai pas reçu, pas plus que celui sur la Comtesse Romani.
- ↑ La Prière sur l’Acropole.
- ↑ L’Ami Fritz, comédie en trois actes, en prose, par Erckmann-Chatrian.