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CORRESPONDANCE

Une de mes voluptés (eh bien, oui, je lâche le mot) est de vous lire ce que j’ai fait et de voir, ou plutôt de sentir que cela vous intéresse. Votre sourire vaut de l’or. Je plains de Goncourt de ses tourments financiers, d’autant mieux que je les connais par expérience. Pour des gens de notre espèce, les soucis matériels sont un supplice. Un temps va venir où tout le monde forcément sera « homme d’affaires » (mais dans ce temps-là, Dieu merci, je ne vivrai plus). Tant pis pour nos neveux ! Les générations futures seront d’une grossièreté ignoble.

Pendant qu’on va vous installer à Paris, vous irez sans doute aux spectacles et entr’autres au Gymnase ? Que pensez-vous de la Comtesse Romain. On vient de publier la correspondance de Balzac. Elle doit être amusante. Puisque vos amis (qui sont aussi les miens, et charmants comme tout ce qui vient de vous) pensent à moi, veuillez leur re-transmettre mes souvenirs, non pas corrigés, mais augmentés.

En attendant la joie de vous voir, je vous baise les deux mains, Princesse, et suis votre vieux fidèle et très affectionné.


1620. À SA NIÈCE CAROLINE.
[Croisset], lundi matin, 4 décembre 1876.

Je voulais t’écrire ce soir, un peu plus longuement, mon pauvre loulou. Mais voici une lettre de Bataille, que je m’empresse d’envoyer à ton