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DE GUSTAVE FLAUBERT.

dément et secrètement depuis la mort de notre pauvre vieille. Si je me trompe, d’où vient cette espèce d’éclaircissement qui s’est fait en moi, depuis quelque temps ? C’est comme si des brouillards se dissipaient. Physiquement, je me sens rajeuni. J’ai lâché la flanelle (comble de l’imprudence !) et actuellement je n’ai même pas de chemise, ayant pris pour modèle les hommes de la Carue[1] !

Espérons que vous me reviendrez tous les deux florissants. Alors on avisera au syndicat et la vie ne sera pas trop mauvaise. J’en ai le pressentiment.

Adieu, pauvre chère fille chérie ; je t’embrasse avec toute ma tendresse.

Ta Nounou.

1604. À SA NIÈCE CAROLINE.
Croisset, jeudi [17 août 1876.]

Hier, à 1 heure de nuit, j’ai terminé mon Cœur simple, et je le recopie. Maintenant je m’aperçois de ma fatigue, je souffle, oppressé comme un gros bœuf qui a trop labouré. Et puis, quelle chaleur ! Je ne sais pas comment vous pouvez y tenir aux Pyrénées ; depuis Nazareth, je ne me souviens pas d’une pareille température. Il paraît qu’à Rouen tout le monde a la figure d’un jaune, mais d’un jaune !

Ta dernière lettre, mon loulou, ne respirait pas

  1. Association de matelots.