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DE GUSTAVE FLAUBERT.

1594. À SA NIÈCE CAROLINE.
[Croisset], jeudi soir, 6 heures [20 juillet 1876].

Eh bien, voilà une jolie conduite ! Pas de lettre depuis 8 jours ! J’aime à croire que tu n’es pas malade ? Mais ce n’est pas bien de laisser sans nouvelle.

Sa pauvre Nounou qui t’embrasse.

Laporte est venu ce matin déjeuner ici, et il a porté de lui-même un toast en ton honneur.

J’irai à Rouen dimanche pour la souscription de Bouilhet.

Mais où es-tu ? À Chinon ? En route ? à Tarbes ? à Lourdes ?


1595. À SA NIÈCE CAROLINE.
Croisset, samedi, 6 heures [22 juillet 1876].

Ah ! enfin ! une lettre de la chère fille, et qui commence par des excuses. Donc, je me tais. Mais il ne faut pas croire, mon loulou, que la littérature m’absorbe au point de t’oublier. N’es-tu pas ce que j’ai de plus cher au monde ! Je voudrais tant te voir heureuse ! Tu me dis que, dans tes promenades champêtres, tu te livres à la rêverie. Mauvaise occupation ! très mauvaise ! Autant que possible, il ne faut jamais rêver qu’à un objet en dehors de nous ; autrement on tombe dans l’océan des tristesses. Crois-en un vieux plein d’expérience.