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CORRESPONDANCE

venir, s’en va à la fin de ce mois aux Eaux-Bonnes avec son mari, et je ne bougerai d’ici qu’à la fin de septembre, pour assister à la première de Daudet. Mais à cette époque vous serez revenu depuis longtemps aux Frênes.

Vous apprendrez avec plaisir que les affaires de mon neveu ont l’air de prendre une bonne tournure. Il y a du moins un peu d’azur à l’horizon.

Oui, mon bon vieux, tâchons, en dépit de tout, de nous tenir [la tête] levée hors de l’eau. Soignez-vous bien, bonne pioche, et prompt retour.

Je vous embrasse tendrement et fortement.

Votre.

Écrivez-moi, hein ?


1588. À SA NIÈCE CAROLINE.
[Croisset.] Nuit de lundi, 2 heures [26 juin 1876].

Si je ne lui écrivais pas ce soir, ma pauvre fille serait plus de quatre jours sans avoir des nouvelles de Vieux, qui tient à lui donner le bon exemple, en tout ! Oui, chérie, il faut se tenir le bec hors de l’eau, autant que possible, et quand on n’a pas de courage, faire semblant d’en avoir pour en donner aux autres. Ils vous le rendront à l’occasion. Tu dois, par ta gentillesse, fortifier ton mari dans ses moments de langueur. Si le petit coin d’azur, qui apparaît maintenant à l’horizon,