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DE GUSTAVE FLAUBERT.

sieurs mois de suite, pourvu que Messieurs les conservateurs (lesquels ont l’habitude de tout détruire) veuillent bien ne pas faire de bêtises. Redoutons nos amis !

À propos d’amis, la mort du brave père Lebrun m’a affligé. C’était un charmant vieillard, et je lui suis reconnaissant pour ma part de m’avoir défendu en pleine académie.

Comme je plains M. Benedetti !

Son veuvage lui sera bien dur, dans les premiers temps, et puis… on s’habitue à tout et on se trouve passablement dans un état qui vous désespérait. Ce qui n’empêche pas que rien ne se remplace, pour ceux du moins qui ont de la mémoire ou du cœur.

Quel abominable été ! Je fais du feu comme en hiver et je n’ai pas mis beaucoup les pieds dans mon jardin. Comme distraction, je me suis occupé à restaurer l’intérieur de ma cabane. Elle est plus propre, ce qui m’égaye un peu.

Je n’ai pas lu une ligne depuis trois semaines, l’art dramatique m’occupant tout entier.

Cependant, je vous recommande la dernière publication de Tourgueneff, Étranges histoires, et, dans ce volume, plus particulièrement L’Abandonnée, qui est selon moi un chef-d’œuvre.

Au revoir, Princesse, ou plutôt chère Princesse.

Votre


vous baise les deux mains et est toujours votre tout dévoué.