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DE GUSTAVE FLAUBERT.

Notez ce nom-là ! C’est une histoire gigantesque, mais qui demande qu’on se piète pour la raconter convenablement.  


1373. À SA NIÈCE CAROLINE.
Croisset, mercredi 6 heures [fin mai, début juin 1873].

Eh bien, mon Caro, je ne t’en verrai que plus tôt ! Bien que je sois fâché pour toi de ce petit désappointement ; un peu de dérangement vous aurait fait du bien à l’un et à l’autre.

Faut-il, lundi soir, vous garder à dîner ? J’aimerais mieux vous attendre et dîner avec vous. Prenez avant de partir un bouillon, puis nous ferons ensemble un vrai repas.

Aucune nouvelle de Mlle Julie ! Comme Émile n’est nullement pressé de la revoir, de la re-servir, il ne lui a pas écrit, se fiant là-dessus à Mme Commanville.

Ma caboche est un peu fatiguée, mais le second acte du Sexe faible touche à sa fin ! Tout sera (provisoirement) fini avant un mois, et je ne te cache pas que je commence à avoir bon espoir. Pour te dire la vérité, je brûle même de lire mon premier acte à quelqu’un pour juger de l’effet. Mais à qui ? Tu subiras cette lecture, mon loulou, mais tu n’estimes que les choses pohétiques !

Ce bon Tourgueneff ! c’est gentil, son attention de t’avoir envoyé son volume.

À bientôt donc, pauvre chérie,

Ta Nounou qui t’embrasse.