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CORRESPONDANCE

priétaire du château d’Ouville et qui m’y a adressé une lettre pour me demander de collaborer au Tour de France, publication qui doit faire pendant à celle du Tour du monde ? Une autre lettre que tu m’as renvoyée, et que j’ai reçue hier, était de Burty[1]. Je te dis cela pour continuer notre communisme, pauvre chérie.

Mon compagnon vient me chercher pour prendre notre bain : c’est l’heure. Mais le temps me semble bien rafraîchi et la marée est trop basse. Je crois que je vais caler.

6 heures et demie.

En effet, j’ai calé. Il faisait trop frais. Mais j’ai joui d’un coucher de soleil splendide. Un vrai Claude Lorrain. Que n’étais-tu là, pauvre fille, toi qui admires tant la nature ! Je me figurais ta gentille personne installée, près de moi, sur la plage, devant un chevalet et barbouillant bien vite les nuages, pour les saisir dans leur bon moment…

[Adieu, ma pauvre enfant.

Ton vieux qui te chérit.]


1552. À SA NIÈCE CAROLINE.
[Concarneau, jeudi, 6 heures soir [30 septembre 1875].

[…] Mon compagnon Pouchet m’a quitté depuis lundi matin et ne reviendra que ce soir, de sorte que je me suis passablement ennuyé pendant quatre jours. Cette solitude ne m’a pas été bonne.

  1. Philippe Burty, collectionneur et critique d’art.