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DE GUSTAVE FLAUBERT.

dont j’aurai du mal à revenir, si jamais j’en reviens ? Comme il me faut un grand changement de milieu et d’habitude, dans une dizaine de jours je m’en irai à Concarneau où je me propose de rester jusqu’au mois de novembre. L’air salé de la mer me redonnera peut-être un peu d’énergie. J’ai la tête fatiguée comme si l’on m’avait donné dessus des coups de bâton, avec crampes d’estomac, maux de nerfs, et impossibilité radicale d’un travail quelconque.

J’espère que vous me reverrez plus convenable. D’ici là je vous donnerai de mes nouvelles, afin d’avoir des vôtres, Princesse, car je suis, vous le savez, votre vieux (bien vieux) fidèle serviteur et dévoué.


1549. À SA NIÈCE CAROLINE.
Concarneau, Hôtel Sergent, samedi 3 heures.
18 septembre 1875.
Ma chère Fille,

Tu as dû recevoir de moi un télégramme jeudi, dès mon arrivée. J’en attends un d’Ernest aujourd’hui. Il m’avait promis de m’en envoyer un pour me dire que la liquidation était déclarée ! La poste arrive ici à 3 h. ½, et le départ a lieu à 8 heures du matin. Pour que j’aie tes lettres le lendemain, il faut que tu les mettes à la poste par le bateau de 9 heures ; les miennes ne t’arriveront guère qu’à trois jours de date.

Je voulais t’envoyer une description de l’en-