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CORRESPONDANCE

nes pour moi, car la fatigue vaut mille fois mieux que l’horrible désœuvrement où je me dissous.

Il serait plus séant, pauvre chère fille, de t’envoyer des paroles fortifiantes, mais je n’en trouve pas.

Allons ! à demain ! J’aurai peut-être de bonnes nouvelles.

Ne manque pas de m’écrire en détail tout ce qui se passe.

Je me sens bien seul et j’ai grande envie de te revoir.

Je t’embrasse.

Ton vieil oncle, écrasé.

1539. À SA NIÈCE CAROLINE.
[Croisset, 11 juillet 1875].

Rien de nouveau, ma pauvre chérie !

Les jours se suivent et malheureusement se ressemblent !

Si nous étions des criminels, serions-nous plus tristes ? Tu m’engages à être « sublime » ; je n’en demande pas tant ! Que ne suis-je, seulement, raisonnable !…

Le dévouement de Flavie m’attendrit. Je n’en doutais pas, d’ailleurs. Pourvu qu’elle n’en soit pas punie !

Quand donc arrivera la réponse dont notre sort dépend ?

J’attends toutes tes lettres avec grande impatience et pourtant je tremble de peur quand je les ouvre.