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DE GUSTAVE FLAUBERT.

flanquer quelque maladie sérieuse. Les affaires ? eh bien, tant pis ! Il me semble que la santé doit passer avant elles. La nature est plus forte que nous et n’attend pas nos convenances.

Je conviens que la perspective d’un re-voyage doit vous embêter. Cependant, c’est à toi d’être raisonnable, mon Caro, de forcer ton époux à ce déplacement. J’ai la plus grande confiance dans les Eaux-Bonnes pour toutes ces affections-là, en ayant vu les résultats prompts et incroyables.

Bien qu’Ernest regimbe à la locomotion, je parie que c’est un monsieur à se frapper le moral. Qu’il ne s’inquiète pas, mais qu’il se guérisse.

Il est dans mon rôle d’oncle de vous prêcher, de vous tanner, de vous lavementer. C’est donc ce que je viens de faire, après quoi je vous embrasse.

Vieux.

1474. À SA NIÈCE CAROLINE.
Rigi, dimanche, 19 juillet 1874.
Ma chère Caro,

Nous partons ce soir de Kaltbad ; nous allons coucher à Lucerne ; demain, à Lausanne ; mardi, à Genève, et nous serons vendredi matin à Paris.

Je vois que Monsieur mon neveu persiste à ne pas vouloir se soigner. Quand il sera très malade, il faudra bien qu’il s’y résigne ; et alors que deviendront ses affaires ? Est-ce pour imiter Melotte, pour faire l’⦚⦚ ? Je suis content qu’il ait vu Noël Guéneau de Mussy. C’est un homme plus sérieux