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DE GUSTAVE FLAUBERT.

plutôt de sa maladie. J’ai surtout remarqué les pages 194, 215 et 227, 261, 264, 267. Son état hystérique, son aveu final (p. 350 et sq.) est une merveille. Comme le ménage se dissout bien ! Comme elle se détache de tout et en même temps son moi, son fond ! Il y a là une science de dissolution profonde.

J’oublie de vous parler des Trouche, qui sont adorables comme canailles, et de l’abbé Bouvelle, exquis avec sa peur et sa sensibilité.

La vie de province, les jardins qui se regardent, le ménage Paloque, le Rastoil et les parties de raquette, parfait, parfait.

Vous avez des détails excellents, des phrases, des mots qui sont des bonheurs : page 17, « … la tonsure comme une cicatrice » ; 181, « j’aimerais mieux qu’il allât voir les femmes » ; 89, « Mouret avait bourré le poêle », etc.

Et le Cercle de la jeunesse ! Voilà une invention vraie. J’ai noté en marge bien d’autres endroits.

Les détails physiques qu’Olympe donne sur son frère, la fraise, la mère de l’abbé prête à devenir sa maquerelle (152), et son coffre ! (338).

L’âpreté du prêtre qui repousse les mouchoirs de sa pauvre amante, parce que cela sent « une odeur de femme ».

« Au fond des sacristies, le nom de M. Delangre… » et toute la phrase qui est un bijou.

Mais ce qui écrase tout, ce qui couronne l’œuvre, c’est la fin. Je ne connais rien de plus empoignant que ce dénouement. La visite de Marthe chez son oncle, le retour de Mouret et l’inspection qu’il fait de sa maison ! La peur vous