de Strasbourg. Quant à la réussite matérielle, elle est grande et Charpentier se frotte les mains. Mais la critique est pitoyable, odieuse de bêtise et de nullité. J’ai lu deux bons articles anglais. J’attends ceux de l’Allemagne. Lundi doit paraître dans le National celui de Banville. Renan m’a dit qu’il s’y mettrait quand tous auraient fini. Assez causé de ces misères.
Le Quatre-vingt-treize du père Hugo me paraît au-dessus de ses derniers romans ; j’aime beaucoup la moitié du premier volume, la marche dans les bois, le débarquement du marquis, et le massacre de Saint-Barthélemy, ainsi que tous les paysages ; mais quels bonshommes en pain d’épice que ses bonshommes ! Tous parlent comme des acteurs. Le don de faire des êtres humains manque à ce génie. S’il avait eu ce don-là, Hugo aurait dépassé Shakespeare.
Dans une quinzaine je m’en retourne vers ma cabane où je vais me mettre à écrire mes Deux Copistes. Présentement, je passe mes journées à la Bibliothèque. La semaine prochaine, j’irai à Clamart ouvrir des cadavres. Oui ! Madame, voilà jusqu’où m’entraîne l’amour de la littérature. Vous voyez que je suis loin des idées saines où Taillandier me conseille de me retremper ? Vous ai-je dit que cet été j’irais retremper mes nerfs à Saint-Moritz (car je suis pas mal éreinté) ? C’est d’après le conseil du docteur Hardy, qui m’appelle une vieille femme hystérique. — « Docteur, lui dis-je, vous êtes dans le vrai ! »
Un long baiser sur chaque main et à vous toujours.