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DE GUSTAVE FLAUBERT.

Cette incertitude m’empêche de bouger de chez moi, où je n’ai rien à faire.

Il faut se hâter.


1448. À GEORGE SAND.
[Paris], mercredi [8 avril 1874].

Merci de votre longue lettre sur le Candidat. Voici maintenant les critiques que j’ajoute aux vôtres : il fallait : 1o  baisser le rideau après la réunion électorale et mettre au commencement du quatrième toute la moitié du troisième ; 2o  enlever la lettre anonyme qui fait double emploi, puisque Arabelle apprend à Rousselin que sa femme a un amant ; 3o  intervertir l’ordre des scènes du quatrième acte, c’est-à-dire commencer par l’annonce du rendez-vous de Mme Rousselin avec Julien et faire Rousselin un peu plus jaloux. Les soins de son élection le détournent de son envie d’aller pincer sa femme. Les exploiteurs ne sont pas assez développés. Il en faudrait dix au lieu de trois. Puis, il donne sa fille. C’était là la fin, et, au moment où il s’aperçoit de la canaillerie, il est nommé. Alors, son rêve est accompli, mais il n’en ressent aucune joie. De cette façon-là, il y aurait eu progression de moralité.

Je crois, quoi que vous en disiez, que le sujet était bon ; mais je l’ai raté. Pas un des critiques ne m’a montré en quoi. Moi, je le sais, et cela me console. Que dites-vous de La Rounat, qui dans son feuilleton m’engage, « au nom de notre vieille amitié », à ne pas faire imprimer ma pièce, tant il