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CORRESPONDANCE

rompu, gros malin ; j’ai vu votre dialogue avec lui.

Autre guitare :

II. Delannoy, qui a la rage des changements, n’a pas songé que, dans son second monologue du IIIe, Rousselin doit parler de Gruchet (son ennemi) et de Félicité (dont il est tant de fois question et qu’on reverra au IVe acte). Donc, après le mot « carrière politique », il ferait bien (maintenant) d’ajouter : « Cette infamie-là doit venir de Gruchet, sa bonne est sans cesse à rôder autour de ma maison » ; puis, tout ce qu’il voudra.

Bref, mon cher ami, je suis à bout de forces, et je ne change plus rien ! Assez ! tout a des bornes !

N. B. — Si vous trouvez encore des modifications de texte à établir, je vous prie de me communiquer vos idées là-dessus, tranquillement, posément, chez vous ou chez moi, en tête-à-tête, mais non plus à brûle-pourpoint et en plein théâtre, endroit où la discussion est impossible et où votre violence me clôt le bec.

III. Je suis sorti du théâtre dans l’état d’un monsieur qui vient de recevoir sur le crâne une volée de coups de canne. Ce n’était pas tout ! En bas, sous la porte, le costumier m’a arrêté, et je fus violemment saisi par la hideur de cet homme ! Car le Vaudeville doit me faire éprouver tous les sentiments, y compris « l’Épouvante ! »

Comme cette épouvante m’avait glacé (cré nom de D… qu’il est laid ! quelle dentition !) je suis arrivé à la Censure avec une physionomie et un caractère tout nouveaux. Les sieurs de Bauplan et