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CORRESPONDANCE

surtout à notre pauvre vieille, qui s’ennuie là-bas démesurément.

Les petites bottes de fourrure ont-elles été utiles ? J’imagine que non, car le temps s’est bien radouci.

J’ai été hier à l’Odéon voir Sarah Bernhardt, dans le quatrième acte de la Conjuration d’Amboise. J’étais dans un bel état nerveux ! J’en suis encore tout brisé aujourd’hui ! Cette représentation (à bénéfice) a été splendide. J’y ai entendu la Patti qui m’a semblé, ce soir-là, merveilleuse. Voilà !

Embrasse ton mari pour moi, dis de ma part à ta compagne tout ce que tu pourras trouver de plus gentil, et ramène-toi en bon état ma chère nièce que j’aime.

Ton vieux ganachon.

1079. À LA PRINCESSE MATHILDE.
Jeudi, 6 heures au soir [1869].

Je reçois à l’instant le mot de M. de Solms adressé à Votre Altesse, et je vous en remercie bien ! Cela s’ajoute au reste, Princesse. L’addition de mes gratitudes s’allonge.

J’attends ma mère, samedi, ce qui ne m’empêchera pas d’aller le soir chez la princesse Charlotte où j’espère vous rencontrer, sans préjudice du lendemain, dimanche. Car je profite de mes courts séjours dans la « capitale » et, autant que je peux, je répare pour moi ce temps perdu.