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DE GUSTAVE FLAUBERT.

vais donc encore me trimbaler dans les cimetières ! Causons d’autre chose.

Je t’engage, mon Carolo, à faire à Paris un voyage où tu régleras ton emménagement, puis à revenir à Croisset. Autrement, tu vas rester un temps infini à l’hôtel où tu te mangeras le sang

MM.  les ouvriers de Mulhouse étant en grève, je n’aurai que dans un mois l’étoffe qu’il me faut pour mes rideaux, mes portières, deux fauteuils et un canapé-lit. Quant au reste, ce sera prêt à la fin de l’autre semaine. Espérons-le !

Mon roman paraîtra, à ce que dit l’imprimeur, à la fin de ce mois ; mais je n’en crois rien. S’il paraît le 10 ou le 12 novembre, on aura le temps de le lire avant l’ouverture de la Chambre. Tu n’imagines pas comme il m’intéresse peu ! Ce que je voudrais, ce serait d’être à Croisset, tranquillement, entre toi et notre pauvre vieille, à travailler Saint Antoine. Tel est mon caractère.

Il m’ennuie de ta gentille personne et de ta spirituelle compagnie.

Ton vieil oncle.

N.-B. — Fais-moi le plaisir de m’acheter chez Magnier 12 boîtes des fameuses pastilles. Elles ont eu un tel succès chez la Princesse que je suis contraint de les avoir pour en faire des générosités.

P.-S. — Ne pas donner la commission au consul de Turquie, parce qu’il l’oublierait. Embrasser de ma part ledit agent diplomatique.