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CORRESPONDANCE

1064. À SA NIÈCE CAROLINE.
[Croisset, Septembre-Octobre 1869.]
Mon Bibi,

Je n’ai rien du tout à te dire si ce n’est que je m’ennuie de toi et que j’ai envie de t’embrasser ! D’ailleurs,

Madame,

Je dois vous remercier de la gracieuse hospitalité que j’ai reçue dans votre délicieuse villa, etc.

J’avoue que je me suis considérablement embêté, hier. Toutes les fois que je me remets au travail il en est ainsi. Mais dans deux ou trois jours j’aurai repris goût à l’encre.

J’ai été, ce matin, réveillé par un bruit de tambours et de clairons ; messieurs les pompiers n’ont pas cessé pendant trois heures de s’exercer à cette jolie musique, en face de moi, dans l’île. Je les aurais étranglés avec délices.

La pluie tombe. Il fait froid et j’ai du feu comme en hiver. On a dû recevoir aujourd’hui même à Ouville deux cartes photographiques de moi. Tu verras demain ta grand’mère. Elle a donc des nouvelles de moi tous les jours.

Adieu mon pauvre loulou.

Ta vieille bedolle d’oncle.