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CORRESPONDANCE

1044. À SA NIÈCE CAROLINE.
Paris, dimanche matin, 1er  août 1869.
Ma chère Caro,

Mon intention était de t’écrire longuement, uniquement pour le plaisir de causer avec toi ; mais je tombe sur les bottes tant j’ai d’occupations. Je veux te dire que je m’ennuie de toi beaucoup et que j’ai bien envie de t’embrasser.

Penses-tu un peu moins à la Norvège ? As-tu repris ton petit train-train ?

J’ai été voir votre hôtel, mais il était si encombré par les meubles qu’on y apportait, que j’ai pu, à peine, distinguer les murailles. Le salon m’a paru très beau.

Ton mari devait venir pour s’entendre avec M. de Flahaut. Le portier a dû même lui écrire à ce sujet. Dis à Ernest que, s’il veut venir me donner de vos nouvelles, il se présente au boulevard du Temple de très grand matin. Pendant une quinzaine, je vais sortir tous les jours dès 9 heures.

Après-demain, je recevrai la première épreuve de mon roman, et Aïssé va entrer en répétition tout de suite, sans doute.

Je ne sais pas quand j’irai passer quelques jours à Saint-Gratien, mais mon intention est d’aller vous faire une visite à Dieppe dans les premiers jours de septembre.

Adieu, pauvre Caro chérie. Je t’embrasse bien fort.