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CORRESPONDANCE

terrain près la gare d’Amiens. Quel en est le prix ?

Fais-moi le plaisir d’aller chez Caudron et de lui dire que je voudrais lui parler.

Je l’attends samedi ou lundi.

À toi, mon bon.


1358. À ERNEST FEYDEAU.
Dimanche soir [fin décembre 1872].

Rien de neuf dans ma vie, mon cher vieux. Je la passe uniformément au milieu de mes livres et dans la compagnie de mon chien. J’avale des pages imprimées et je prends des notes pour un bouquin où je tâcherai de vomir ma bile sur mes contemporains. Mais ce dégueulage me demandera plusieurs années.

Les temps ne sont point propices à la littérature. Aussi n’ai-je aucune hâte de publier. D’ailleurs, c’est trop cher pour mes moyens. Dernières chansons, de mon pauvre Bouilhet, va me coûter d’ici à la fin de cette présente année la légère somme de 2 000 francs, si ce n’est 2 500 ! Lévy est gigantesque de rapacité et de mauvaise foi. Je te donnerai sur tout cela des détails édifiants.

Tu me verras vers le 30 janvier, peut-être avant. J’irai passer une semaine à Nohant chez Mme Sand, puis je resterai à Paris jusqu’au mois de mai.

Que dis-tu de l’histoire de Robin ! N’est-ce pas énorme ? Toi non plus, mon bonhomme, tu ne