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CORRESPONDANCE

une très gentille lettre, elle me paraît bien triste.

On m’a dit que sa mère (Ernesta Grisi) était dans une misère abjecte, ce que je crois vrai. Avez-vous chez vous à Saint-Gratien les nouveaux époux ? Le spectacle du bonheur des autres est quelquefois bien doux, d’autres fois bien amer, c’est selon.

Je vous baise les deux mains, Princesse, et suis votre.



1354. À GEORGE SAND.
[Croisset, 27 novembre 1872.]
Chère Maître,

Voilà une nuit et un jour que je passe avec vous. J’avais fini Nanon à 4 heures du matin et Francia à 3 heures de l’après-midi. Tout cela me danse encore dans la tête. Je vais tâcher de recueillir mes idées pour vous parler de ces deux excellents livres. Ils m’ont fait du bien. Merci donc, chère bon maître. Oui, ç’a été comme une large bouffée d’air et, après avoir été attendri, je me sens ranimé.

Dans Nanon j’ai d’abord été charmé par le style, par mille choses simples, et fortes, qui sont comprises dans la trame de l’œuvre et qui la constituent, telles que celle-ci : « comme la somme me parut énorme, la bête me sembla belle. » Et puis je n’ai plus fait attention à rien, j’ai été empoigné comme le plus vulgaire des lecteurs. (Je ne crois pas que le plus vulgaire puisse admirer autant que moi.) La vie des