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DE GUSTAVE FLAUBERT.

viendra : bientôt, cette semaine, tout de suite !

Seulement, prévenez-moi un peu à l’avance. Je ne puis vous offrir de chambres, n’en possédant maintenant (grâce aux Prussiens) qu’une seule qui soit présentable. Mais je compte bien sur vous pour déjeuner et dîner chez votre ami et recommencer plusieurs fois cet exercice. Je vous ferai voir les environs de Jumièges ; cela vous amusera, vous et vos compagnons. Un rhumatisme que j’ai dans le bras droit dénature ma calligraphie et m’empêche de vous en écrire plus long.

Je vous baise les deux mains, Princesse, et suis votre.


1345. À GEORGE SAND.
[Croisset, nuit de lundi, 28 octobre 1872.]

Vous avez deviné, chère maître, que j’avais un redoublement de chagrin, et vous m’avez écrit une bonne lettre[1] bien tendre. Merci ; je vous embrasse plus fortement encore que d’habitude.

Bien que prévue, la mort du pauvre Théo m’a navré. C’est le dernier de mes amis intimes qui s’en va. Il clôt la liste. Qui verrai-je maintenant quand j’irai à Paris ? Avec qui causer de ce qui m’intéresse ? Je connais des penseurs (du moins des gens qu’on appelle ainsi) ; mais un artiste, où est-il ?

Moi, je vous dis qu’il est mort de la « charo-

  1. La lettre de George Sand est datée 26 octobre 1872 sur l’autographe (Correspnodance George Sand-Flaubert, p. 335).