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CORRESPONDANCE

J’en ai assez de tes affaires, j’en ai assez mon cher bonhomme !

À toi.


1326. À SA NIÈCE CAROLINE.
[Paris]. Samedi soir [14 septembre 1872].
Mon pauvre Loulou,

[…] Quand penses-tu avoir Flavie ? Combien de temps Mme Heuzey restera-t-elle à Neuville ? Avant que tu ne viennes à Croisset (car je compte sur une petite visite d’une dizaine de jours au mois d’octobre), je pourrais bien aller passer un dimanche chez toi. J’imagine qu’aujourd’hui tu as été à Croisset. Mlle Julie a dû être bien contente !

Ce matin on a fini de copier Saint Antoine. La tête des copistes était inimaginable d’ahurissement et de fatigue. Ils m’ont déclaré qu’ils en étaient malades et « que c’était trop fort pour eux ».

À propos de littérature, je suis en train de me fâcher, je crois, avec mon ami *** : il a écrit un roman inimaginable comme obscénité et bêtise, et comme je me suis permis de lui dire en marge du manuscrit mon opinion, il m’a écrit que j’étais un imbécile. Naturellement je lui ai répondu de la même encre. Ledit *** arrive à me dégoûter profondément. Je ne suis pas bégueule, mais je trouve que l’on doit avant tout respecter l’art. Et quand je ne vois dans un livre que l’envie de faire du scandale, je m’indigne. Tu ne peux avoir