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DE GUSTAVE FLAUBERT.

suis embêté à crever ! La vue de mon pauvre vieux Théo n’a pas contribué, il est vrai, à m’égayer. Et puis je devins tout à fait bedolle ! J’ai des attendrissements et des colères de vieillard. Croirais-tu que, pendant la messe de mariage du petit Schlésinger, je me suis mis à pleurer comme un idiot !

Pour la première fois de ma vie, j’ai été dans les coulisses de l’opéra !!! où Victor Massé (le maître de chant des chœurs) m’attendait. J’ai répondu qu’on ferait de Salammbô ce qu’on voudrait et que je ne pouvais reprendre ma parole. L’éditeur Lachaud est venu chez moi pour faire une affaire. Je l’ai envoyé promener.

T’ai-je dit que j’avais encore eu des ennuis avec Lévy pour le volume de Bouilhet ? Je me suis vengé en passant brutalement près de Calmann-Lévy, sans lui rendre son salut.

C’était dans le foyer de la Comédie-Française, jeudi dernier, le jour de la première de Catulle Mendès. Sa petite pièce a réussi[1].

Mlle Favart m’a sauté au cou devant tout le monde, en me parlant de la mort de ma mère d’une façon très tendre et très convenable. Elle m’a encore proposé de venir à Rouen donner une représentation pour le monument de Bouilhet.

On m’a dit qu’il y avait beaucoup de monde à Luchon, et qu’il fallait s’y prendre d’avance pour les logements. Je n’ai pas écrit une ligne de Saint Antoine depuis quinze jours, et il est certain que je n’aurai pas fini avant mon départ ; il me faudrait, pour cela, un entrain que je n’ai pas.

  1. La part du Roi, comédie en 1 acte, en vers.