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CORRESPONDANCE

Croisset mardi, ou peut-être lundi soir. Franchement, il n’y a plus que dans le pauvre Croisset que je me plaise, surtout quand j’y possède ma fameuse nièce !

Continue à t’occuper, mon cher loulou.


1310. À SA NIÈCE CAROLINE.
Croisset, dimanche, 4 heures, 23 juin 1872.
Mon Pauvre Caro,

Mme Winter a dû hier au soir te donner de mes nouvelles. Tu sais donc que je n’ai pas été à Vendôme. Vendredi soir, j’ai été pris d’un accès de misanthropie furieuse : Paris m’assommait et la vue de mes semblables me faisait mal au cœur. Aussi me suis-je hâté de regagner ma solitude. C’est encore là que je me trouve le mieux. J’avais su indirectement quels devaient être mes compagnons de voyage et l’idée de subir leur compagnie m’a fait renoncer à cette petite fête de famille.

Je vais tout à l’heure aller à Rouen pour avoir des nouvelles du fils de Mme Brainne, qui est très dangereusement malade. La pauvre femme est partie de Paris en toute hâte et, depuis plusieurs jours, ne s’est pas couchée. Cela vient, à ce qu’il paraît, de la bêtise de M. le proviseur du collège de Rouen.

Les trois jours que j’ai passés à Saint-Gratien ont été assez doux ; mais le reste du temps je me