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CORRESPONDANCE

J’étais absolument triste en arrivant à Paris ; toutes les fois que j’y reviens, mon petit Duplan me manque énormément.

J’ai rencontré Lapierre qui m’a traîné rue de Milan, dîner chez Girard. J’avais envie de pleurer en me mettant à table, et puis, peu à peu, la tristesse s’en est allée, et en somme, je me suis amusé, car la compagnie était fort aimable et le dîner excellent.

Hier j’ai passé la soirée avec la mère Sand, que je n’ai pas trouvée changée du tout. Elle s’est informée de toi et de toutes nos affaires très gentiment. Aujourd’hui je vais aller chez Flavie et, dimanche, j’irai coucher à Saint-Gratien. Mon wagon de dames pour Vendôme se bornera à moi, à moi seul, fort probablement. Mais ils sont gigantesques, à Vendôme ! J’ai reçu le programme des fêtes : il y aura congrès archéologique, comices agricoles, orphéons, etc., etc., et la présence de M. le Ministre de l’Instruction publique ! Je suis invité à aller à la messe ! Comme Ronsard était un catholique, j’irai ! Mme Sand me pousse à écrire un discours ; mais je sais que je le raterais. Donc je m’abstiens, tout en regrettant mon silence.

Si tu veux des nouvelles (peu intéressantes pour toi), je t’apprendrai la mort subite de Chilly : donc tout le monde se remue pour être directeur de l’Odéon.

Je ne crois pas que j’aie fini Saint Antoine quand nous partirons pour Luchon. Il y a encore pas mal à faire.

Notre voyage est bien décidé pour le 8 environ, n’est-ce pas ? Le plus tôt que tu pourras me