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DE GUSTAVE FLAUBERT.

Croisset à Caroline et provisoirement je vais y vivre.

Quand je serai un peu remis de mes chagrins et de tous mes tracas, je t’écrirai plus longuement. D’ici là je t’embrasse.


1290. À EDMOND DE GONCOURT.
Croisset, vendredi [19 avril 1872].

Je ne puis vous dire rien encore sur mon avenir, mon cher ami. Tant que mes affaires ne seront pas arrangées (ce qui sera long), je ne sais où je vivrai. Car il faut savoir d’abord comment je vivrai.

D’ici à longtemps, je ne ferai pas de longues stations à Paris. Au mois de mai cependant j’y resterai peut-être pendant une semaine.

Je viens de passer une dure semaine, mon cher vieux, la semaine de l’inventaire ! C’est sinistre. Il m’a semblé que ma mère se re-mourait et que nous la volions.

Ce que vous me dites du pauvre Théo m’afflige profondément. Encore un ! Ah ! Comme je voudrais reprendre goût au travail ! Mais j’ai la tête bien vide et tous les membres endoloris. Il n’est pas facile d’être philosophe.

Je vous embrasse à plein cœur, mon cher vieux.