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DE GUSTAVE FLAUBERT.

1287. À MADAME LAURE DE MAUPASSANT.
7 avril 1872.

Ma chère Laure,

Ma mère est morte hier matin !

Nous l’enterrons demain.

Je suis brisé de fatigue et de douleur.

Je t’embrasse tendrement.


1288. À GEORGE SAND.
[Croisset.] Mardi 16 avril 1872.
Chère bon maître,

J’aurais dû répondre tout de suite à votre première lettre si tendre. Mais j’étais trop triste. La force physique me manquait.

Aujourd’hui enfin, je recommence à entendre les oiseaux chanter et à voir les feuilles verdir. Le soleil ne m’irrite plus, ce qui est un bon signe. Si je pouvais reprendre goût au travail, je serais sauvé.

Votre seconde lettre (celle d’hier) m’a attendri jusqu’aux larmes. Êtes-vous bonne ! Quel excellent être vous faites ! Je n’ai pas besoin d’argent présentement, merci. Mais si j’en avais besoin, c’est bien à vous que j’en demanderais.

Ma mère a laissé Croisset à Caroline, à condition que j’y garderais mon appartement. Donc, jusqu’à la liquidation complète de la succession,