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CORRESPONDANCE

1263. À GEORGE SAND.
[Paris, 23 janvier 1872.]

Vous recevrez très prochainement : Dernières Chansons, Aïssé, et ma Lettre au Conseil municipal de Rouen, qui doit paraître demain dans le Temps avant de paraître en brochure.

J’ai oublié de vous prévenir de ceci, chère maître. C’est que j’ai usé de votre nom. Je vous ai compromise en vous citant parmi les illustres qui ont souscrit pour le monument de Bouilhet. J’ai trouvé que ça faisait bien dans la phrase. Un effet de style étant chose sacrée, ne me démentez pas.

Aujourd’hui, je me suis remis à mes lectures métaphysiques pour Saint Antoine. Samedi prochain, j’en lis cent trente pages, tout ce qui est fait, à Tourgueneff. Que n’êtes-vous là !

Je vous embrasse. Votre vieux.


1264. À GEORGE SAND.
[Paris, 28 janvier 1872]

Non, chère maître ! ce n’est pas vrai. Bouilhet n’a jamais blessé les bourgeois de Rouen ; personne n’était plus doux envers eux, je dis même plus couard, pour exprimer toute la vérité. Quant à moi, je m’en suis écarté. Voilà tout mon crime.

Je trouve par hasard aujourd’hui même dans Les « Mémoires du Géant » , de Nadar, un paragraphe sur moi et les Rouennais qui est de la plus extrême