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DE GUSTAVE FLAUBERT.

1260. À PHILIPPE LEPARFAIT.

Entièrement inédite.

Samedi matin. [Janvier 1872].
Mon cher Philippe,

Voici où en sont les choses.

Ruy-Blas ne passera pas avant samedi prochain, peut-être jeudi ; on jouera Aïssé demain et lundi, et peut-être encore deux ou trois fois, si Ruy-Blas n’est pas prêt.

Je me suis traîné hier à l’Odéon, très souffrant encore de mon angine. On applaudissait plus que jamais et les acteurs ne lâchaient nullement la pièce, mais ils avaient fort peu de monde. La Presse nous a porté, dès le premier jour, un coup mortel.

Je m’occupe d’avoir des articles pour Dernières Chansons et mes lettres et mes courses recommencent. Je crois que j’en aurai dans tous les grands journaux.

La lettre au conseil municipal[1] a fait beaucoup de bruit pendant trois jours. J’ignore ce qui se passe à Rouen, le sieur Caudron n’ayant pas répondu à mes épîtres. Lapierre a dû le chercher, l’appeler pour lui faire faire une lettre dans le Figaro.

Il m’a été impossible de mettre en branle le député Bardou, que j’avais chargé de m’obtenir au Ministère de l’Intérieur une autorisation pour vendre ma brochure dans la salle de l’Odéon. Quant à d’Osmoy il m’a fait dire à deux reprises « qu’il m’écrirait un de ces jours ».

  1. Voir cette lettre à l’appendice.