Princesse, je ne vous ai pas écrit plus tôt parce que, les nouvelles d’Aïssé étant mauvaises, j’ai jugé inutile de m’empresser de vous les apprendre.
Perrin ne veut pas « se risquer » à jouer cette pièce. Il est certain que le premier rôle est maintenant celui d’un Tcholend (qui a l’air de courir à l’incendie du Palais royal). Voilà un bienfait de plus des Révolutions.
Il a de plus appelé mon attention sur deux ou trois endroits qui m’inquiètent. Mais les corrections sont malheureusement impossibles. Ainsi la pièce passera à l’Odéon cet hiver, après celles de Charles-Edmond. J’attends l’appel du directeur pour me rendre aux répétitions.
Je passerai un hiver fort agité et fort ennuyeux ; mais qu’il sera doux en comparaison de l’autre !
Pour avoir de bons moments faudra-t-il aller jusqu’à Saint-Gratien, ou rentrerez-vous ?
J’ai lu avec plaisir le volume de M. Benedetti. Je viens de lui écrire. Ma lettre est adressée rue de Penthièvre ; j’ignore son numéro. J’espère qu’elle lui parviendra.
Depuis mon retour ici je travaille d’une façon exagérée. Aussi suis-je un peu las. Mais toute fatigue s’en va, toute mélancolie se dissipe quand je pense à vous, Princesse, car vous savez qu’il vous aime