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DE GUSTAVE FLAUBERT.

siasme (textuel). Une bonne partie de ce succès doit revenir à la manière dont j’ai lu. Je ne sais pas ce que j’avais ce jour-là, mais j’ai débité le dernier chapitre d’une façon qui m’en a ébloui moi-même. J’ai signé mon bail de la rue Murillo et choisi les étoffes pour tendre. Je crois qu’à peu de frais je peux m’organiser là un gentil réduit, une « délicieuse bonbonnière », comme dirait M. Achille Dupont.

Ta grand’mère tient à la voir, quand elle sera prête (ce qui aura lieu, je pense, vers le milieu de septembre). Elle veut faire le voyage de Paris, tout exprès. Ce sera le moment de lui montrer sa chambre dans votre hôtel. Cette manière de lui apprendre votre changement de domicile est, je crois, la plus douce.

L’agitation électorale est finie. Ce bon Pouyer-Quertier est enfoncé ainsi que papa Ledier ; en y ajoutant le père Barbet, ça fait un joli trio. Je suis revenu de Paris lundi matin avec ce dernier (M. Barbet) ; il m’a eu l’air de supporter sa déconfiture stoïquement. Mais il laisse pousser sa barbe, ce que je trouve énorme.

Après trois jours de chaleur atroce, le temps s’est rafraîchi, et ce soir j’ai fait du feu. Nous attendons Mme Vasse et Flavie vers la fin de cette semaine. Voilà toutes les nouvelles, ma chère Caro. Et toi ? et vous ? Il me tarde d’avoir quelques détails sur votre voyage. Vous amusez-vous bien ? Avez-vous vu de beaux paysages ? Oui, n’est-ce pas ? Je ne vous cache pas que je vous envie profondément, et voudrais vous accompagner. Te rappelles-tu la dame qu’on a arrêtée sous les fenêtres du Café Riche, le jour où nous