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DE GUSTAVE FLAUBERT.

Quelle chaleur, mon bibi ! Quelle chaleur ! Je viens de quitter la société pour roupiller dans le silence du cabinet et pour lire un peu des bouquins que j’ai empruntés à la Bibliothèque.

Mardi soir je reviendrai à Paris où j’ai encore beaucoup à faire. Putzel restera encore sans rival. Je ne remporterai pas le petit chien en question. J’ai vu que, si j’insistais, je me ferais détester par deux jeunes filles qui sont ici, et surtout par la femme de chambre de la Princesse.

J’espère demain voir mon pauvre Théo, que je n’ai pas vu depuis dix-huit mois. Tout en tombant sur les bottes, j’embrasse ma chère Caro.

Ton Vieux en baudruche.

1204. À GEORGE SAND.
Croisset, mercredi soir, 6 septembre [1871].

Eh bien, chère maître, il me semble qu’on oublie son troubadour ? Vous êtes donc bien accablée de besogne ? Comme il y a longtemps que je n’ai vu vos bonnes grosses lignes ! Comme il y a longtemps que nous n’avons causé ensemble ! Quel dommage que nous vivions si loin l’un de l’autre ! J’ai un grand besoin de vous.

Je n’ose plus quitter ma pauvre mère. Quand je suis obligé de m’absenter, Caroline vient me remplacer. Sans cela, j’irais à Nohant. Y resterez-vous indéfiniment ? Faut-il attendre jusqu’au milieu de l’hiver pour s’embrasser ?

Je voudrais bien vous lire Saint Antoine, qui en