Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 6.djvu/266

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
260
CORRESPONDANCE

tenant dans leur infâme pays. Pourquoi cela ? Quand reviens-tu ?

Les armées de Napoléon Ier ont commis des horreurs, sans doute. Mais ce qui les composait, c’était la partie inférieure du peuple français, tandis que, dans l’armée de Guillaume, c’est tout le peuple allemand qui est le coupable.

Adieu, pauvre cher vieux. Je t’embrasse très fort ainsi que les tiens.


1191. À SA NIÈCE CAROLINE.
[Croisset]. Dimanche, 6 heures et demie [2 juillet 1871].
Mon Loulou,

Ta grand’mère a été désappointée, ce matin, de n’avoir pas de lettre de toi. Je ne sais pas ce que j’en ferai demain si nous n’en recevons pas. Elle s’imaginait que tu étais très malade, « morte » : j’ai entendu, à travers ma cloison, le dialogue avec Julie. Après quoi elle s’est imaginée que tu devais venir aujourd’hui à Rouen pour la location de ta maison. Et elle a envoyé ensuite à Rouen, tout exprès.

Nous avons eu tout à l’heure une lettre de Flavie, qui nous dit qu’elle viendra, mais sans nous préciser d’époque. Et toi, chérie, quand te revoit-on ? Tu ne m’as pas l’air d’aller très bien. Les rhumatismes et les migraines s’apaiseraient peut-être dans le pauvre vieux Croisset.

N’oublie pas d’envoyer chercher le livre chez