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CORRESPONDANCE

chez moi, au milieu de mes livres et je continue, comme autrefois, à tourner des phrases. Cela est aussi innocent et aussi utile que de tourner des ronds de serviettes.

Où est le temps où je vous lisais mes élucubrations dans votre atelier ? Mon cœur se fond quand je me rappelle ces jours-là !… Vous savez bien que je compte, au mois d’août, vous faire une visite plus longue. Ce sera mes vacances.

Je vous envoie l’assurance de sentiments dont vous ne doutez pas et suis toujours

tout à vous.

1189. À SA NIÈCE CAROLINE.
[Croisset], Nuit de samedi [24. juin 1871].

Rien de neuf, ma chère Caro ! Ta bonne maman ne va pas mal, n’est pas trop triste. Moi, je suis toujours dans le Bouddhisme et je te remercie, à ce propos, d’avoir été chercher le Lotus de la Bonne Loi chez l’infâme Renan, auteur de l’incendie de Paris, selon Mme Stroehlin (sic).

Il est probable que dans quelques jours, vers la fin de la semaine, je te prierai d’aller me chercher un autre livre chez le père Baudry, qui est en train de déménager. Son nouveau logis est rue Bonaparte, 76. Mais le livre en question ne sera trouvable qu’à la fin de la semaine. Ainsi, ne te dérange pas encore.

Dis à Ernest que nous n’avons plus d’argent. Maman écrira demain à M. Després, car nous