Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 6.djvu/258

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
252
CORRESPONDANCE

Dis-moi ce que tu as fait relativement aux comptes de ta grand’mère : 1o  As-tu additionné toutes les notes à payer ? En as-tu payé quelques-unes ? Je ne sais pas ce que je dois faire. 2o  Quels sont les gages de ses deux bonnes ?

Ta grand’mère a été hier à Rouen, ce qui l’a un peu fatiguée. Cependant elle ne va pas plus mal et me semble moins triste qu’il y a quinze jours.

Raoul-Duval est venu déjeuner à Croisset lundi. Je l’ai trouvé très calme et très raisonnable, chose rare. Hier, j’ai eu la visite de Georges Pouchet qui n’a nullement été arrêté, comme on l’avait dit. Demain nous aurons à dîner ta tante Achille. Voilà, ma chérie, toutes les nouvelles.

Je pense à toi et je te regrette.

Les prévisions de ton mari étaient justes quant au sieur Dumas : « il vise à la députation !!! ».

L’idée seule de mes contemporains me fatigue.


1186. À MADAME ROGER DES GENETTES.
Croisset, 17 juin [1871].

J’ai été bien marri, chère Madame, de ne pas vous rencontrer chez vous la semaine dernière. J’avais cru que vous et M. Roger viendriez voir les ruines. Elles sont jolies, c’est coquet ! Mais il y a quelque chose de bien plus lamentable : c’est l’esprit des Parisiens. Tout le monde m’a semblé fou ; je n’exagère nullement. Il faut nous résigner à vivre entre le crétinisme et la démence furieuse. Charmant horizon ! On va recommencer à faire