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CORRESPONDANCE

grâce à Octave Feuillet, j’ai pu voir une partie du palais. Le lendemain j’ai reçu du même Feuillet un aimable mot où il me disait que l’Impératrice lui avait demandé Salammbô (il paraît que c’est un goût impérial).

Samedi, avant de partir, j’ai été voir Sainte-Beuve que j’ai trouvé assis et déjeunant. Il m’a paru très gai. Si les médecins se trompaient, par hasard ? s’il était moins malade qu’on ne dit ?

Pensez à moi quelquefois, Princesse, c’est-à-dire envoyez-moi de temps à autre de vos nouvelles et laissez-moi me mettre à vos pieds et vous baiser les deux mains.


1022. À SA NIÈCE CAROLINE.
Paris, mercredi matin, 5 mai 1869.
Mon Loulou,

Le père Cloquet pense que ton voyage en Norvège te fera grand bien ; que ne puis-je vous accompagner ! Moi aussi, j’aurais bien besoin d’un petit voyage ! mais…

J’espère dans quinze jours ou trois semaines avoir enfin terminé mon roman ! c’est-à-dire donné au copiste les premières pages vers le 20 ou le 25 de ce mois. Quel soulagement ! Quant à une lecture entre nous deux, la partie me semble manquée, irrévocablement ; il faut attendre le livre imprimé. Toi et ton mari, vous ne devez pas manquer de sujets de conversation : 1o le voyage ;