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DE GUSTAVE FLAUBERT.

Je compte renouveler cette joie-là lundi prochain. En l’attendant, je vous baise les deux mains, Princesse, et suis tout à vous.


1021. À LA PRINCESSE MATHILDE.
Dieppe, lundi soir [1869].

Je ne sais, Princesse, en quels termes encore une fois, vous remercier des huit jours que j’ai passés chez vous. Mon séjour à Saint-Gratien me fait maintenant l’effet d’un rêve exquis. Il me semble que quelque chose de votre personne y circule dans l’air et j’en aime tout, tant il y a de charme partout.

Je vais vivre pendant deux mois sur ces souvenirs, ils me tiendront compagnie dans ma solitude.

Combien de fois ne reprendrai-je pas un à un tous les bons moments que j’ai vécus près de vous !

Ma première chose en arrivant à Rouen, après-demain, sera de faire encadrer votre portrait pour le mettre sur ma cheminée, à la place où les dévots mettent leurs amulettes. Et la statuette de Barre[1] ? avance-t-elle ? en êtes-vous contente ?

Vous avez dû être triste hier : c’était le départ de Mlle Vimercati. Quelle charmante enfant ! Elle fait, dans votre maison, un contraste harmonique avec la vénérable figure de Mme de Fly.

Vendredi dernier j’ai été à Fontainebleau et,

  1. Depuis Mme Louis Ganderax.