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DE GUSTAVE FLAUBERT.

de l’été, je vous referai une visite, qui cette fois sera plus longue. Où aller pour être bien, si ce n’est près de vous !

J’ai reçu les lettres renvoyées ici. Mes souvenirs à vos compagnons, et croyez, je vous prie, à l’inaltérable affection de votre tout dévoué.


1163. À GEORGE SAND.
Neuville, près Dieppe, vendredi, 31 mars 1871.
Chère Maître,

Demain, enfin, je me résigne à rentrer dans Croisset. C’est dur, mais il le faut. Je vais tâcher de reprendre mon pauvre Saint Antoine et d’oublier la France.

Ma mère reste ici chez sa petite-fille, jusqu’à ce qu’on sache où aller, sans crainte de Prussiens ni d’émeute.

Il y a quelques jours, je suis parti d’ici avec Dumas, pour Bruxelles, d’où je comptais revenir directement à Paris. Mais « la nouvelle Athènes » me semble dépasser le Dahomey en férocité et en bêtise.

Est-ce la fin de la blague ? En aura-t-on fini avec la métaphysique creuse et les idées reçues ? Tout le mal vient de notre gigantesque ignorance. Ce qui devrait être étudié est cru sans discussion. Au lieu de regarder, on affirme !

Il faut que la Révolution française cesse d’être un dogme et qu’elle rentre dans la Science, comme le reste des choses humaines. Si on eût