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CORRESPONDANCE

1155. À SA NIÈCE CAROLINE.
Bruxelles, rue d’Arlon, 15, dimanche 2 heures [19 mars 1871].
Ma chère Caro,

Nous apprenons ce matin qu’on se bat à Paris[1]. Est-ce bien vrai ? J’ai peur que vous ne vous trouviez pris dans la bagarre. J’ai envoyé hier à Rouen un télégramme vous annonçant mon arrivée, et le soir je vous ai écrit.

Comme je compte partir d’ici pour Londres mardi matin ou mardi soir, envoie-moi par le télégraphe un mot pour me dire ce que vous devenez. La dépêche doit aller par l’Angleterre.


1156. À MADAME CHARLES LAPIERRE
(OU À LA NIÈCE DE FLAUBERT).
Bruxelles. Dimanche, 3 heures [19 mars 1871][2].

Êtes-vous à Paris ? et êtes-vous tranquilles ? je ne suis pas sans inquiétude, à cause de l’émeute et de notre pauvre vieille mère.

  1. Après la levée du siège de Paris par les Prussiens, les partis blanquiste, jacobin et socialiste provoquèrent l’insurrection populaire du 18 mars. Victorieux, ils soutinrent contre l’armée une lutte violente de deux mois, et installèrent à Paris un véritable pouvoir révolutionnaire.
  2. Cette lettre, dont l’autographe est au musée de Croisset, ne porte pas de nom de destinataire. Les anciennes éditions l’ont crue adressée à la nièce de Flaubert et M. René Descharmes à Mme Lapierre.