me donne des nouvelles de Théo (tous les deux vont bien).
Dumas, que je vois souvent, m’a donné des vôtres, dès que je suis arrivé ici, c’est-à-dire il y a dix jours. Son conseil est bon : n’essayez pas de revenir à Paris maintenant, ce serait imprudent.
Nous nous réjouissons tous les deux à l’idée d’aller bientôt vous faire une petite visite. Comme vous revoir me détendra le cœur !
J’imagine que la paix sera signée d’ici à cinq ou six jours ! Voilà Thiers président de la République, maintenant ! La gardera-t-il, ou la livrera-t-il aux Orléans ? Ah ! que mon époque m’ennuie !
Il me semble que cette guerre dure depuis cinquante ans, que toute ma vie jusqu’à elle n’a été qu’un songe, et qu’on aura toujours les Prussiens sur le dos.
J’ai voulu me remettre au travail, mais j’ai encore la tête trop faible ; ma meilleure occupation, c’est de rêver au passé, où votre figure fait, pour moi, une grande lumière douce.
Patience et courage ! Peut-être que dans quelques mois nous causerons de tout cela rue de Courcelles.
À vous fortement et tendrement.
Votre lettre datée de Rennes, 17 février, m’est arrivée ici, après beaucoup de détours et de