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CORRESPONDANCE

Je viens d’avoir la visite du général Valazé en uniforme.

Tableau dans Croisset !

Rien de neuf d’ailleurs. Ah ! j’oubliais ! D’Osmoy m’écrit qu’il viendra me voir dans quinze jours. Tiendra-t-il parole ?

Si la Princesse vient déjeuner et dîner un de ces jours à Croisset, je compte sur toi, absolument, pour faire les honneurs et briller.

Adieu, pauvre chérie.


1102. À SA NIÈCE CAROLINE.
Croisset, mercredi, 3 heures [juin 1870].

Si je m’ennuie de toi, mon pauvre loulou ? Je crois bien ! Oui, je m’ennuie, et beaucoup, énormément ! n’ayant, depuis ton départ, personne à qui parler. Il est vrai que je ne deviens pas un monsieur facile. Mes pauvres nerfs ont été mis à de trop rudes épreuves, et ce qu’il me faudrait pour les calmer est hors de ma portée. Si je t’avais près de moi, ma chère Carolo, si je pouvais causer, chaque jour, pendant quelques heures avec ta gentille personne, comme ce serait bon ! Quel dommage que Neuville ne soit pas Croisset !

Aucune nouvelle, sauf la mort de la femme de chambre de Mme Husson, enlevée en trois jours par la variole. Hier, visite de Censier ; voilà tout. C’est peu.

Ta grand’mère va bien ; elle est partie à Rouen faire des courses, en fiacre.