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CORRESPONDANCE

et que vous en souffrez comme d’une trahison.

Vous seriez bien bonne de me donner là-dessus de plus longs éclaircissements ; je voudrais apprendre que vous vous êtes trompée. Car enfin, s’il n’écrit dans Le Temps que des articles purement littéraires, le mal est léger. Mais, encore une fois, ce qui me déplaît et ce que je ne lui pardonne pas, c’est de vous affliger ! Vous, vous Princesse ! qui avez été, pour lui particulièrement, plus que bonne, dévouée, et puis quand même : du moment qu’on vous conviait…

Malgré ma résolution vertueuse de ne pas revenir à Paris avant la fin de mars, je me promets d’aller vous faire une petite visite le mois prochain.

Je me mets à vos pieds, Princesse, je vous baise les mains et suis tout à vous, entièrement.


1013. À GEORGE SAND.
Croisset, mardi 2 février 1869.
Ma chère Maître,

Vous voyez en votre vieux troubadour un homme éreinté. J’ai passé huit jours à Paris, à la recherche de renseignements, assommants (sept à neuf heures de fiacre tous les jours, ce qui est un joli moyen de faire fortune avec la littérature. Enfin !)

Je viens de relire mon plan. Tout ce que j’ai encore à écrire m’épouvante, ou plutôt m’écœure à vomir. Il en est toujours ainsi, quand je me remets au travail. C’est alors que je m’ennuie, que