dans Pline, livre XVII, chapitre xlvii. J’en suis bien fâché pour votre plaisanterie sur « l’ellébore que l’on devrait cultiver à Charenton » ; mais, comme vous le dites vous-même, « l’esprit le plus pénétrant ne saurait suppléer au défaut de connaissances acquises ».
Vous en avez manqué complètement en affirmant que « parmi les pierres précieuses du trésor d’Hamilcar, plus d’une appartient aux légendes et aux superstitions chrétiennes ». Non, Monsieur, elles sont toutes dans Pline et dans Théophraste.
Les stèles d’émeraude, à l’entrée du temple, qui vous font rire, car vous êtes gai, sont mentionnées par Philostrate Vie d’Apollonius et par Théophraste Traité des pierreries. Heeren (tome II) cite sa phrase : « La plus grosse émeraude bactrienne se trouve à Tyr, dans le Temple d’Hercule. C’est une colonne d’assez forte dimension ». Autre passage de Théophraste (traduction de Hill) : « Il y avait dans leur temple de Jupiter un obélisque composé de quatre émeraudes. »
Malgré « vos connaissances acquises », vous confondez le jade, qui est une néphrite d’un vert brun et qui vient de Chine, avec le jaspe, variété de quartz que l’on trouve en Europe et en Sicile. Si vous aviez ouvert, par hasard, le Dictionnaire de l’Académie française, au mot jaspe, vous eussiez appris, sans aller plus loin, qu’il y en avait de noir, de rouge et de blanc. Il fallait donc, Monsieur, modérer les transports de votre indomptable verve et ne pas reprocher folâtrement à mon maître et ami Théophile Gautier d’avoir prêté à une femme (dans son Roman de la Momie) des pieds verts quand il lui a donné des pieds blancs.