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CORRESPONDANCE

999. À SA NIÈCE CAROLINE.
Croisset, lundi, 1 heure [26 octobre 1868].
Mon Loulou,

Vraiment ? Tu penses à revenir « sur nos bords » ? Ce serait bien bon de se revoir et, s’il faut pour cela du mauvais temps, je souhaite des déluges. Il ne pouvait pas, ces jours-ci, être pire à Dieppe qu’à Croisset. La pluie claquait dans les feuilles du tulipier, sans discontinuer. Le vent soufflait dans les arbres, les nuages se roulaient. C’était superbe.

Tu as parfaitement raison de garder ta grand’mère. Elle est beaucoup mieux chez toi que chez elle. Si elle reste chez toi encore une dizaine de jours et qu’elle veuille alors s’en revenir ici, je suis homme à aller la chercher, bien que ça me dérange, je te l’avoue ; mais je ne résisterai pas à l’occasion de bécoter un peu ta bonne mine. Ce qui serait mieux, ce serait de vous en retourner tous ensemble.

Puisque tu aimes les beaux vers, connais-tu ceux-ci :

Notre ami, possesseur d’une papeterie,
A fait avec succès appel à l’industrie.

Ponsard.

Faites, faites, mon dieu, que mon cœur se rappelle
Qu’Octave fut sauvé par Monsieur Dufournelle !

C. Doucet.

Du même :

Il fera son chemin, ce jeune homme ! Il me plaît.
Je viens de l’amener dans mon cabriolet.

Tout cela est à méditer, mon pauvre Loulou !