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DE GUSTAVE FLAUBERT.

998. À SA NIÈCE CAROLINE.
Croisset, mardi, 5 heures [20 octobre 1868 ?]
Ma chère Caro,

Je n’ai rien du tout à te dire, si ce n’est que je baise ta gentille mine. Tu m’as écrit une lettre qui mériterait pourtant une longue réponse, si j’en juge par le plaisir qu’elle m’a fait.

Aujourd’hui, j’ai eu tout l’après-midi A. Baudry. J’irai dîner chez lui vendredi prochain, puis un des jours de la semaine prochaine chez Monseigneur, afin d’aller le soir à la foire Saint-Romain.

Je travaille beaucoup et redoute le monde
Ce n’est pas dans les bals que l’avenir se fonde.

(Camille Doucet.)

Cependant, des renseignements dont j’ai absolument besoin, et que j’ai demandés plusieurs fois, ne m’arrivent pas, ce qui fait que je suis indigné. J’aurai fini mon chapitre (le second de la troisième partie) dans une quinzaine de jours.

Si ta grand’mère était encore chez toi à cette époque, je serais homme à aller la chercher.

Comme son séjour dans ta « délicieuse villa » lui fait grand bien, retiens-la le plus que tu pourras.

Va-t-elle à Ouville ?

Et la peinture ? Et tes promenades romantiques au bord de la mer ?

Il fait beau, mais froid. « Le fond de l’air n’est pas chaud », et sa surface peu bouillante.

Adieu, pauvre Loulou. Comme il m’ennuie de toi, et que je voudrais te voir plus souvent !