Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 5.djvu/376

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
370
CORRESPONDANCE

d’ici à trois ou quatre mois, assurément avant six mois. »

Voilà ce que je reçois à l’instant, ma chère amie.

Envoyez donc ledit manuscrit (en mettant sur l’enveloppe, entre parenthèses, de la part de M. G. F.)

L’article de Lavoix a paru dans le Moniteur il y [a] au moins trois semaines ; c’est Lavoix lui-même qui me l’a dit hier au soir.

Vous voyez que je pense à vous ! Et c’est tout naturel, car vous savez au fond les sentiments ou le sentiment que j’ai pour vous.


966. À GEORGE SAND.
[Paris, fin mars ou avril 1868].

Enfin, enfin, on a donc de vos nouvelles, chère maître, et de bonnes, ce qui est doublement agréable.

Je compte m’en retourner vers ma maison des champs avec Mme Sand, et ma mère l’espère aussi. Qu’en dites-vous ? Car enfin, dans tout ça on ne se voit pas, nom d’une balle !

Quant à mes déplacements, à moi, ce n’est pas l’envie de m’y livrer qui me manque. Mais je serais perdu si je bougeais d’ici la fin de mon roman. Votre ami est un bonhomme en cire ; tout s’imprime dessus, s’y incruste, y entre. Revenu de chez vous, je ne songerais plus qu’à vous, et aux vôtres, à votre maison, à vos paysages, aux mines des gens que j’aurais rencontrés, etc. Il me faut de grands efforts pour me recueillir ; à chaque