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DE GUSTAVE FLAUBERT.

Rouen. J’aurai peut-être la visite de Claudin. Ce sera le seul astre de mon été.

Les répétitions de Dolorès aux français commencent mercredi prochain. Quant à Faustine, je soupçonne Fournier de méditer quelque farce désagréable à son auteur. Joli monde ! joli ! joli !

Allons ! Ne vous embêtez pas trop et pensez à moi, qui vous embrasse tous les deux tendrement.


726. À ERNEST FEYDEAU.

Entièrement inédite.

Si j’ai été tant de temps à t’écrire, cher ami, c’est que je voulais te donner des nouvelles positives de mon bouquin et de ma personne. Quant au premier, rien n’est encore conclu avec personne. Pour la seconde, après des hésitations infinies, ma mère s’est enfin décidée au voyage de Vichy. Nous partons dans les premiers jours d’août. Donc dans une quinzaine j’aurai l’heur d’embrasser ta trombine. Mais as-tu laissé repousser ton poil ? As-tu rétabli dans sa plénitude la beauté dont le ciel gratifia ton individu ?

Que deviens-tu ? Qu’écris-tu ? Moi, je ne fous rien du tout que m’embêter prodigieusement. Je lis et je rêvasse sans oser rien entreprendre. Je dors beaucoup et suis au fond très éreinté.

Écris-moi longuement et tu seras bien aimable. Théo est-il toujours en Albion ?

Adieu, vieux. Bonne humeur et bon travail. Je t’embrasse.