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CORRESPONDANCE

Après Cannes, est-ce qu’on ne reviendra pas à Paris ? Moi, j’y serai vers la fin de janvier.

Pour que j’aie fini mon livre dans le printemps de 1869, il faut que d’ici là je ne me donne pas huit jours de congé ! Voilà pourquoi je ne vais point à Nohant. C’est toujours l’histoire des Amazones. Pour mieux tirer de l’arc, elles s’écrasaient le teton. Est-ce un si bon moyen, après tout !

Adieu, chère maître, écrivez-moi, hein !

Je vous embrasse tendrement.


950. À MADEMOISELLE AMÉLIE BOSQUET.
[Croisset] jeudi [fin décembre 1867].

Et à vous aussi, ma chère amie, je la souhaite « bonne et heureuse, accompagnée de plusieurs autres ». Je n’ai même rien de plus à vous dire, mon existence n’offrant pas le moindre intérêt. Je travaille comme un misérable et je suis éreinté jusque dans la moelle des os, voilà tout.

Savez-vous que vous avez présentement un fanatique ? Devinez qui ? Censier ! Oui ! Lui-même, en personne ; il ne parle que du Roman des ouvrières (p. 338).

Je ne pense pas, comme son auteur, que « la liberté d’aimer, le divorce, l’adultère, etc. », soient au-dessus de toutes les questions ; je crois même que, si nous sommes tellement bas moralement et politiquement, c’est qu’au lieu de suivre la grande route de M. de Voltaire, c’est-à-dire celle de la