Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 5.djvu/338

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
332
CORRESPONDANCE

ordres ! La terre est une planète très inférieure, décidément.

Vous ne m’avez pas dit si vous étiez contente des reprises de l’Odéon. Quand irez-vous dans le Midi ? Et où cela, dans le Midi ?

D’aujourd’hui en huit, c’est-à-dire du 7 au 10 novembre, je serai à Paris, ayant besoin de flâner dans Auteuil pour y découvrir des petits coins. Ce qui serait gentil, ce serait de nous en revenir à Croisset ensemble. Vous savez bien que je vous en veux beaucoup pour vos deux derniers voyages en Normandie.

À bientôt, hein ? Pas de blague ! Je vous embrasse comme je vous aime, chère maître, c’est-à-dire très tendrement.

Voici un morceau que j’envoie à votre cher fils, amateur de ce genre de friandises :

Un soir, attendu par Hortense,
Sur la pendule ayant les yeux fixés,
Et sentant son cœur battre à mouvements pressés,
Le jeune Alfred séchait d’impatience.

(Mémoires de l’Académie de Saint-Quentin.)

939. À LA PRINCESSE MATHILDE.
[1867].

« Qu’est-ce qui peut penser à moi ? » m’écrivez-vous. Tous ceux qui vous connaissent, Princesse, et ils font plus que d’y penser. Les littérateurs, gens dont le métier est de voir et de sentir, ne peuvent pas être bêtes ! Aussi je crois que mes intimes, les de Goncourt, Théo, le père Beuve et